L'avion
Port-Louis, oui, c'est en Guadeloupe, presque tout en haut de la Grande-Terre, entre cannes et mer, entre terre et soleil.
13h30, Olivier m'accueille. Retrouvailles,sourires.
Chacun se prépare, s'équipe, monte sur le bateau...
"Tu veux aller où?" demande Olivier au groupe ou à chacun, peu-importe. De toutes les façons, c'est lui qui finira par proposer: "On fait "l'avion"!
Et il nous raconte l'histoire de cet avion qu'il a lui même immergé il y a un peu plus de 10 ans.
Que les rêveurs et imaginatifs rangent leurs fantasmes... Nous ne sommes pas sur un site de combats aériens fameux... Il ne s'agit pas d'un avion ayant fait toutes les guerres.
Beaucoup plus simplement, il s'agit des restes d'un avion qui faisait de l'épandage de pesticides* et qui, sans doute trop chargé, a raté son envol pour se retrouver couché dans une bananeraie...
Moteur et câblages retirés, réservoirs vidés, de ce qu'il restait de l'avion, qu'en faire??
La solution fut vite trouvée: une épave pour les plongeurs!
Olivier s'est chargé de démonter les ailes, de mettre la carlingue sur une remorque et de la mener de Goyave à Port-Louis. Je n'ose imaginer l'expédition...
il a fallu ensuite remplir la carlingue de bidons d'air, pour faire flotter l'épave dans le petit port de pécheurs, tracter cette étrange embarcation jusqu'à un banc de sable et vider petit à petit, l'air des "bouées" pour faire descendre le petit avion!
Couler, fixer, consolider l'épave, la carlingue, les ailes...
Le tour était joué pour le plus grand bonheur des plongeurs de Gwadive.
J'y étais cet après-midi, pour mon plus grand plaisir...
-----------
*: La pratique de l'épandage aérien est toujours, par dérogation aux lois françaises et communautaires, autorisé en Guadeloupe et tant pis pour les populations qui sont régulièrement douchées de ces produits, considérés partout ailleurs comme dangereux...