J'ai la chance...
J'ai la chance d'être d'une génération, mais aussi d'un lieu, d'un moment, qui n'a pas eu à se battre pour sa survie, ses idées, son idéal... Quand je dis se battre, je veux dire les armes à la main.... et la mort en face...
J'ai la chance de pouvoir regarder le temps qui passe, réfléchir au sens des mots et des actes....
J'ai la chance.... mes pères ne l'ont pas eu... aujourd'hui, bien des hommes ne l'ont pas...
Il me semble, aujourd'hui, à peu près clair que le temps de l'homme et celui de l'histoire, des idées et des civilisations se ressemblent... Il y a l'enfance, l'adolescence, l'âge adulte et puis le déclin, la vieillesse et au bout la mort...
J'ai la chance de pouvoir regarder le temps qui passe, réfléchir au sens des mots et des actes....
J'ai la chance.... mes pères ne l'ont pas eu... aujourd'hui, bien des hommes ne l'ont pas...
Il me semble, aujourd'hui, à peu près clair que le temps de l'homme et celui de l'histoire, des idées et des civilisations se ressemblent... Il y a l'enfance, l'adolescence, l'âge adulte et puis le déclin, la vieillesse et au bout la mort...

Guadeloupe, Antilles.... French West Indies disent certains encarts touristiques....
Guadeloupe... terre d'esclavage, colonie, département. et demain??... Lieu de conflits, de luttes jusqu'à la mort...
"La liberté ou la mort" cria Delgrès avant de se faire sauter avec ses compagnons à l'habitation d'Anglemont (Saint-Claude), le 28 mai 1802...
C'est, je pense le téléscopage entre le temps de l'homme et celui de l'histoire qui crée les héros, les symboles.
Guadeloupe, hommes et femmes d'une île qui luttèrent pour leur liberté.... qui eurent sans cesse le sentiment de se la voir confisquée... leur lutte... récupérée.... par les maîtres, le pouvoir, Paris... le "Grand Frère Blanc"..... A chaque tentative de prise en main de l'histoire, de l'émergence d'un désir qui aurait pu, peut-être, laver le passé, la confrontation avec le pouvoir politique, économique, local ou central ne laissa que désillusions et amertume....
"On s'est encore fait couillonner"..... semble être la conclusion des différents conflits, conflits pour le désir, pour l'existence, pour l'identité... d'un côté... Défense et protections au nom du réalisme économique et politique de l'autre.... Comment se comprendre quand on vit avec des lorgnettes aussi différentes?...
Un des moments (1980-1989) de cette impossibilité à se comprendre, avec ses dérives violentes, ses manipulations, ses hésitations, ses drames, ses compromissions, ses secrets est exposé dans le livre de François-Xavier Guillerm... "(in)dépendance créole" Un titre qui, en un mot-titre dévoile toute la complexité de cette situation...
En lisant ce livre, j'ai revécu, en moins dramatique aujourd'hui, le conflit social de ce début d'année... rien ne m'a semblé avoir changé en presque 20 ans
Tout au long de cette lecture, j'avais dans la tête la chanson de Georges Brassens.... écoutez-la....